L'ochju en Corse © AFP
En ces jours de préparation des festivités de Noel, il nous paraissait bon de rappeler l'une des traditions les plus ancestrales de notre île, et sa relation avec Noel : L'ochju, ou le (mauvais) oeil, une croyance très ancienne et très vivace mais surtout la transmission du savoir des Signadore en cette nuit de Noel.
Pour toute personne vivant sur l'île, avoir l’œil veut dire quelque chose. Croyant ou pas en cette pratique païenne , la respect voir la crainte de ce rituel est toujours très présent.
Comme nous l'avons évoqué dans un long sujet consacré à l'Ochju, on retrouve des similitudes avec de nombreuses cultures méditerranéennes, toutes très portées sur la capacité de nuire à autrui si l'on possède les "recettes" nécessaires, mais aussi par inadvertance.
Il est alors un moment important: celui de se faire "soigner", de se faire "enlever l'oeil". C'est là qu'interviennent les Signadore (ceux qui signent).
Pour toute personne vivant sur l'île, avoir l’œil veut dire quelque chose. Croyant ou pas en cette pratique païenne , la respect voir la crainte de ce rituel est toujours très présent.
Comme nous l'avons évoqué dans un long sujet consacré à l'Ochju, on retrouve des similitudes avec de nombreuses cultures méditerranéennes, toutes très portées sur la capacité de nuire à autrui si l'on possède les "recettes" nécessaires, mais aussi par inadvertance.
Il est alors un moment important: celui de se faire "soigner", de se faire "enlever l'oeil". C'est là qu'interviennent les Signadore (ceux qui signent).
La transmission
Et même si des hommes peuvent devenir Signadoru, il s'agit là d'une tradition éminemment féminine dont la transmission du savoir ne peut se faire que...la nuit de Noel et de façon exclusivement orale. (la pratique peut-être connue des hommes mais ils ne devraient pas pouvoir la transmettre)
Pour devenir Signatora, il faut être catholique pratiquante (source Sandra) afin de pouvoir pratiquer un geste sacré, ce qui pourrait expliquer le petit nombre d'hommes pratiquants, sans doute trop marqués par des gestes peu "sacrés".
De mère en fille, ou même plus précisément de grand mère en petite fille (notion très importante de générations alternées), c'est donc le soir de Noel,lors de la Veghja di Natale, avant le passage au 25 décembre, que doit s'effectuer la transmission du savoir, des prières, des capacités et des dons de soins
Si la pratique de l’annuchjatura (ou a mazzulata) varie beaucoup selon les régions en Corse (relire notre article sur la pratique de l'Ochju en Corse) une seule chose ne varient jamais : la date de transmission. L'initiation des filles ne peut (pouvait ) se faire que cette nuit là !
C'est là que la signadora apprendra à lire les fameuses gouttes d'huile tombant dans l'assiette ou à pratiquer les gestes permettant de découvrir le mal. Les prières indissociables de cette pratique sont aussi révélées ce soir là, dans le plus grand secret de cette tradition familiale inter générationnelle.
Elle apprendra donc à rompre le maléfice et rendre son état normal à son visiteur : i incantesimi
Avec les temps modernes, la pratique s'est élargie à la transmission hors du cadre familiale, afin de faire perdurer le savoir traditionnel.
Toutefois, si la transmission ne se fait pas lors de la veillée de Noel, le savoir est censé être inefficace et le pouvoir perdu ! Il en va de même si l'on dévoile ces prigantule.
Pour devenir Signatora, il faut être catholique pratiquante (source Sandra) afin de pouvoir pratiquer un geste sacré, ce qui pourrait expliquer le petit nombre d'hommes pratiquants, sans doute trop marqués par des gestes peu "sacrés".
De mère en fille, ou même plus précisément de grand mère en petite fille (notion très importante de générations alternées), c'est donc le soir de Noel,lors de la Veghja di Natale, avant le passage au 25 décembre, que doit s'effectuer la transmission du savoir, des prières, des capacités et des dons de soins
Si la pratique de l’annuchjatura (ou a mazzulata) varie beaucoup selon les régions en Corse (relire notre article sur la pratique de l'Ochju en Corse) une seule chose ne varient jamais : la date de transmission. L'initiation des filles ne peut (pouvait ) se faire que cette nuit là !
C'est là que la signadora apprendra à lire les fameuses gouttes d'huile tombant dans l'assiette ou à pratiquer les gestes permettant de découvrir le mal. Les prières indissociables de cette pratique sont aussi révélées ce soir là, dans le plus grand secret de cette tradition familiale inter générationnelle.
Elle apprendra donc à rompre le maléfice et rendre son état normal à son visiteur : i incantesimi
Avec les temps modernes, la pratique s'est élargie à la transmission hors du cadre familiale, afin de faire perdurer le savoir traditionnel.
Toutefois, si la transmission ne se fait pas lors de la veillée de Noel, le savoir est censé être inefficace et le pouvoir perdu ! Il en va de même si l'on dévoile ces prigantule.
Le secret de Noel...
La date de la transmission de l’incantation, la nuit de Noël, reste encore mystérieuse.
Pourquoi uniquement cette nuit ?
D'aucun diront que c'est la seule nuit totalement sereine, où tout les âmes maléfiques sont absentes.
C'est sans doute aussi en relation avec la nuit du solstice d'hiver, celle la plus longue et donc la plus sombre.
C'est aussi celle de la saison du Christ. Où l'on retrouve l'éternel paradoxe insulaire entre païen et religieux.
Pourquoi uniquement cette nuit ?
D'aucun diront que c'est la seule nuit totalement sereine, où tout les âmes maléfiques sont absentes.
C'est sans doute aussi en relation avec la nuit du solstice d'hiver, celle la plus longue et donc la plus sombre.
C'est aussi celle de la saison du Christ. Où l'on retrouve l'éternel paradoxe insulaire entre païen et religieux.