Un peu d’histoire…
Contrairement à ce que peuvent croire la majorité des gens, la « Toussaint » n’est pas une célébration des morts. A l’encontre de grandes célébrations religieuses telles que Noel, Pâques, ou encore la Pentecôte, la « Toussaint » ne provient pas de textes bibliques. Elle tire son origine du nouvel an des Celtes « Samain » qui signifie « réunion ».
C’est une fête joyeuse, célébrant la fête de tous les saints et non des morts. Celle-ci a été instituée par l’église catholique pour répondre à différentes situations.
Au départ c’était une célébration pour tous les martyrs puis par la suite une fête pour tous les saints. Longtemps commémoré après Pâques ou la Pentecôte, la Toussaint a été fixée au 1er novembre à partir du VXIIème siècle. Elle suit la fête d’Halloween ( all-Hallow-even) qui se déroule le 31 Octobre. Halloween est le « soir précédant toutes les sanctifications ».
Elle est suivie le 2 Novembre par la Fête des Morts (relire La Toussaint et la Fêtes de Morts)
Le Chrysanthème ou « fleur des veuves »
A l’approche de la fête des morts, le chrysanthème se prépare pour orner les tombes. Devenu la fleur des morts, il en était autrement. Cette fleur native d’Asie, signifie plante à fleur jaunes car à l’origine ils étaient jaunes. En Asie, le Chrysanthème symbolise la joie, la gaité et l’éternité, offrir ces fleurs au Japon est une marque d’éternité, de grandeur, d’excellence. Il est considéré comme la fleur parfaite, c’est d’ailleurs le symbole de la famille impériale.
Nous sommes bien loin de la fête des morts, alors comment cette fleur est-elle devenue une plante mortuaire en France ?
En 1919, Raymond Poincaré exigea que tous les monuments aux morts en France soient fleuris. Or, ce n’est pas en automne que les fleurs fleurissent, sauf quelques unes. Et le chrysanthème est l’une des rares fleurs à être en floraison durant cette période.
Avec une trentaine de milliers de monuments fleuris, la décision de Raymond Poincaré, a donnée un essor au chrysanthème. Depuis 1919 elle est la fleur qui se vend le plus en cette saison.
Autre surnom qui est donné à cette fleur : « la fleur des veuves », car c’est elle qui est déposé sur la tombe par ces femmes vêtues de noir qui portent sur la tombe de leur défunt mari des chrysanthèmes.
Dure pour cette fleur d’être liée à la mort quand on sait qu’elle symbolise à l’origine la joie, la gaieté et l’éternité en Asie.
Tradition respectée par les corses
Les fêtes religieuses tiennent une place importante pour la Corse, très attachés aux valeurs et aux coutumes religieuses.
Celle de la Toussaint ne déroge pas à la règle. Loin des fêtes commerciales, c’est au village entourés de la famille et amis, que les habitants de l’île de beauté se réunissent pour commémorer les défunts en respectant toutes sortes de coutumes.
Le 1er novembre, on célèbre donc« I Santi », la fête de tous les saints.
Journée de recueillement où les allées des cimetières s’animent pour un cérémonial visant à honorer les ancêtres et à établir un contact avec les disparus. Pour chasser les ténèbres et ouvrir la voie aux disparus, on recouvre les tombes de chrysanthèmes et de bougies allumées.
La nuit de la Toussaint, "les morts sont supposés revenir là où ils ont vécu". La coutume veut qu’on laisse alors la maison dans l’état où le défunt l’a laissé et ajouter son couvert. Avant de se coucher, on pose sur la table ou au rebord de la fenêtre, un pain et de l’eau, ou bien du lait et des châtaignes ( à Bonifacio, on laissait le célèbre Pain des Morts)
Une ancienne coutume qui a cessé, était qu’à la nuit de la Toussaint, les jeunes du village fassent sonner les cloches de l’église.
Cette pratique se pratiquait par exemple dans le Niolu jusqu’à la seconde guerre mondiale.
Traditions culinaires
Les célébrations religieuses sont souvent associées en Corse a des recettes traditionnelles.
Une tradition qui est toujours respectée en ce jour est d’offrir des gâteaux, notamment les « bastelle » ou « sciacce » (chausson au blette et brocciu), à son entourage, voisins et amis «pour ses morts ». Selon les régions de Corse, chaque famille confectionne sa recette de gâteau pour ce jour de Toussaint.
Si vous voulez goûter ces fameux « sciacci » ou « bastelle » il faudra se rendre dans le Sartenais. Ou alors si vous voulez tester vos talents culinaires voici les recettes (lien recette).
En Haute-Corse, notamment à Bastia, on cuisine la « salviata” . Ce gâteau est en forme de « S » pour « Salvia ou Sauge »,et fait entre 20 et 30 centimètres de long. Il est parfumé à l’origine de sauge, lui donnant à la fois un goût très doux et particulier.Enfin à Bonifacio, le 2 novembre, on a pour coutume de toujours cuire « le pain des morts » fait de farine, de sucre, de beurre, d’œufs, de citron, de cerneaux de noix et de raisins secs.